• Byzance
Un jardin, aux portes d’un palais. Finesse, raffinement, richesse : voilà Byzance en quelques mots. Mais pour moi, Byzance, c’est encore autre chose : c’est une perfection pure, froide, sans contradiction, où rien ne vient faire ombrage. J’ai voulu donner une image de ce palais désert, de cette perfection vide, où rien ne traîne, où tout est mesuré, contrôlé, maîtrisé. Il n’y a pas de fleurs folles, ce n’est pas un jardin vagabond, échevelé, riche de sa profusion. C’est un jardin formel, sur mesure, inaltérable.
Si je compare Byzance et le Jardin d’Eden que j’ai à l’esprit, je vois une différence profonde : le Jardin d’Eden est miné de l’intérieur, il porte les fruits de sa destruction, il ne survit pas à sa gloire. J’aime cette perfection laquée, vernissée, cristallisée de Byzance. Elle est rassurante, elle est sans histoires. Ni contradiction ni conflit, le rêve quoi ! J’ai créé Byzance à une époque de troubles. Je venais d’acheter une maison presque en ruine, avec un terrain hirsute et immense, pour lequel j’avais de vastes projets de jardin…
L. D.